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L’eau, un "bien universel" que le Département souhaite protéger davantage

Publié le 21 février 2012

408 points pour la capter, 252 syndicats pour la gérer, 13 000 kilomètres de tuyaux pour la transporter. Les chiffres ayant trait à l’eau dans le Pas-de-Calais donnent le tournis. Le Département n’est pas compétent en matière d’or bleu mais, via un Schéma directeur qu’il a adopté le 20 février, il entend désormais accompagner les communes, les intercommunalités, l’Agence de l’Eau et l’État dans leur quête d’une gestion plus globalisée et raisonnée de la ressource. Dominique Dupilet, président du Conseil général : L’eau, c’est un bien universel. Dans ce domaine, point de clivage ! Le Schéma sur lequel nous avons planché n’a d’autre but que d’aider à préserver le grand réservoir qui se trouve sous nos pieds, tant sur le point de la quantité que de la qualité. Nous sommes tous concernés.

L’eau, c’est la vie. Dans cette optique, en pleine cohérence avec son Agenda 21 et son projet stratégique, le Conseil général s’est lancé il y a trois ans dans une vaste étude portant sur la ressource, la production et la distribution de l’eau potable dans le Pas-de-Calais : Sans que cela nous soit imposé, il s’agit d’un choix purement volontariste précise Dominique Dupilet. Lundi, à l’heure du diagnostic et des analyses, les conseillers généraux ont vite compris qu’ils ne naviguaient pas sur un long fleuve tranquille. Jean-Jacques Cottel est le président de la commission "Environnement et développement durable" qui a suivi les travaux du Schéma (accompagnés à hauteur de 50 % par l’Agence de l’eau) : Le rapport offre un socle de connaissances communes sur lesquelles il faudra s’appuyer pour que demain, la gestion de l’eau sur l’ensemble des territoires soit meilleure. Il dresse un état des lieux, propose une marche à suivre et de vraies solutions.

Si on parle d’"or bleu" dans le Pas-de-Calais, c’est parce que son sous-sol est d’une manière générale bien irrigué, même les départements voisins en profitent (le Nord notamment). Mais il y a un revers à la médaille. Le "trésor" ressemble à un mille-feuilles. Ses "lingots" sont éparpillés, il y a des endroits où ils sont mieux protégés et davantage valorisés. Jean-Jacques Cottel : Il y a 408 points de captage d’eau dans le Pas-de-Calais (des forages, des puits, des sources) il y a 252 structures de gestion de l’eau qui fonctionnent sous différentes formes : régies communale ou syndicale, il y a 895 communes à desservir et 1.5 million d’habitants qui attendent derrière leur robinet ! L’équation n’est pas simple. D’autant que les territoires ne sont pas logés à la même enseigne en termes de qualité : on a constaté, au cours de ces dix dernières années, une augmentation des taux de nitrates dans 50 % des forages. Désagréments suite, l’étude révèle que sur les 13 000 kilomètres de canalisations souterraines, plus d’un tiers ont un demi-siècle, d’où des fuites de plus en plus importantes. Elle ajoute que des secteurs urbains sont confrontés à un "manque de productivité" (c’est le cas de la communauté d’agglomération du Boulonnais dont le sous-sol est argileux), à une "mauvaise qualité de la ressource" (les communautés d’agglomération de Lens-Liévin et Hénin-Carvin) ou encore à une "vulnérabilité de la ressource" (communauté urbaine d’Arras).

Le Schéma directeur donne plusieurs pistes de travail afin que la situation soit moins kafkaïenne : Avec lui, explique Dominique Dupilet, nous avons une vision plus globale de la question. Le socle de connaissance dont nous disposons désormais doit permettre une mutualisation des moyens afin de tendre vers une gestion plus harmonieuse et raisonnée de la ressource. Nous n’avons pas d’autres alternatives que de nous entendre ! Sur ce point, le dialogue sera peut-être plus facile lorsqu’une des préconisations de l’État sera suivie : passer de 252 SGE (Structures de Gestion de l’Eau) à une quarantaine. Fédérer, veiller à la qualité, à la quantité produite, réparer et moderniser le réseau aussi. Bref, un "chantier immense" auquel s’est déjà attelé le Conseil général du Pas-de-Calais, via son ingénierie , une assistance technique très appréciée des "capteurs" et bien utiles aux captages, via également son futur observatoire départemental de l’eau potable qui veillera en permanence sur l’or bleu.

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L'ingénierie du Conseil général du Pas-de-Calais est une assistance qui va se développer pour répondre aux besoins des communes rurales notamment, lesquelles ne peuvent plus faire appel à l’ingénierie des services de l’État depuis le 1er janvier 2012.

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