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Mineurs étrangers isolés : "ça ne peut plus durer"

Publié le 13 octobre 2009

Vendredi dernier, le tribunal de Béthune tenait à Carvin une audience foraine pour décider du sort des mineurs étrangers isolés actuellement accueillis à la résidence du Hameau d'Epinoy depuis le démantèlement de la "jungle" de Calais. La décision du juge pour enfants a été connue lundi : voici la réaction du Président du Département.

Dominique Dupilet prend acte de la décision du Tribunal de Béthune de confier à l'Aide Sociale à l'Enfance ( ASE ) les 17 mineurs accueillis à Carvin depuis le démantèlement de la "jungle" de Calais. Le Président du Département précise que l'accueil de ces mineurs exige des conditions très particulières que ne peuvent offrir les services du Conseil général, en termes par exemple de santé publique, de prise en charge psychologique, d'interprétariat et de liens diplomatiques avec les pays d’origine. Les quinze jours laissés par le juge seront néanmoins mis à profit par le Département pour rechercher des solutions dans l'intérêt des enfants.

Dominique Dupilet rappelle ses demandes auprès de l'État de mettre en place dans le Pas-de-Calais un dispositif d'hébergement spécialisé. Un établissement de ce type existe à Taverny, en région parisienne : les mineurs étrangers qui y sont accueillis sont pris en charge par l'État pour une période de deux fois six mois.

Le Président Dupilet dénonce aussi les promesses non tenues de l'État qui, par la voix du Préfet du Pas-de-Calais, s'était engagé en séance publique à prendre en charge physiquement et financièrement les mineurs présents à Calais, lors de l'opération de démantèlement. Une attitude qui s'inscrit dans la droite ligne de la politique actuelle du gouvernement qui refuse de prendre en compte le problème de l'accueil des migrants, préférant en laisser la charge aux Départements, aux collectivités et aux associations.

La situation est exceptionnelle : il est urgent d'y répondre par des mesures exceptionnelles, précise Dominique Dupilet, qui ajoute Ça ne peut plus durer. Ce problème dépasse le cadre du département du Pas-de-Calais. Il doit être examiné rapidement au niveau national voire européen.